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Les virtuoses de RECHATIN commencent en janvier à accompagner les dîners-spectacles du  MONICO, 66, rue Pigalle (9ème), où Alix COMBELLE a fait ses premiers pas en 1936. Ils y resteront jusqu’en octobre 1942.

L’orchestre de Marcel MAIRE, puis celui de A. LHOTELLIER animent le cabaret – dancing : PRELUDES, 59 bis, rue Pigalle (9ème).

Mude (ou Maude ?) DORIA, « la fantaisiste swing » se produit au  SAVOY, 73, rue Pigalle (9ème), accompagnée par l’orchestre Marcel CAMBIER.

Au caveau du  restaurant  Le  SCHUBERT, 132 / 134, Boulevard du Montparnasse (14ème), on dîne en musique avec, au piano : Edward CHEKLER (de Radio Paris), parfois en duo avec BORSARI (ou KI). « Une lampe rouge au dessus d’une entrée de restaurant, c’est Le  SCHUBERT. Rien ne manque au tableau classique : le sourire artificiel du chasseur, la dame-du-vestiaire-et-son-petit-carton. Le bar majestueux où l’on vous assaisonne. La salle bondée de couples, venus en couples, il faut le dire, et la bouteille de champagne à 3.000 francs. »  (Jazz Hot – janvier 1949)
  
Le  NID, 49, rue de Ponthieu (8ème), boîte de nuit où, dit-on, l’atmosphère est calme et douillette, on applaudit Claude VALERY et son « fameux orchestre », puis, en juin, la formation de Jean LACASSAGNE et, en décembre, celle de Roger HEYTE.
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Pendant toute l’année et celle qui suivra, le cabaret BOSPHORE utilise les services de  l’orchestre TUKORI, de l’accordéoniste A. MOUETTE et, au piano, du compositeur CAPITANI. Il ne semble pas que le jazz (ou ses dérivés) soit la préoccupation majeure de ces musiciens.

A l’affiche de la  VILLA  d’ESTE, 4, rue Arsène Houssaye (8ème) : en avril : Guy PAQUINET, son trombone et son orchestre, en juin : Cocktail swing avec Roby DAVIS et son swingtette, en août : l’orchestre Nick GOULESCO, en octobre / novembre : pour la première fois au cabaret, l’orchestre swing Alain MOQUET (ou MOTTET ?)

Au  PARIS  PARIS – Pavillon  de  l’Elysée (ex LANGER), 10, Avenue des Champs Elysées (8ème) « Le restaurant-cabaret chic de Paris », l’ambiance musicale est assurée et le sera pendant toute l’Occupation par le ‟fameux” orchestre CARLEIMA « qui passe de la valse au swing ». 
  
Au  DON  JUAN, 11, rue Fromentin (9ème), s’était produit, début 1939, le Quintette du Hot Club de France avec Django REINHARDT et Stéphane GRAPPELLY. C’est maintenant l’orchestre de Charles RITZ qui assure l’animation de cet élégant cabaret – dancing où trône un portrait du célèbre séducteur et où les musiciens  sont disposés dans l’âtre d’une cheminée monumentale.
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En janvier, CHEZ  JIMMY présente le célèbre chanteur BRAVO et son orchestre : SWING BABY BUSSY SWING.

Le chef d'orchestre Raymond LEGRAND aurait organisé chaque mois un gala au profit des familles de prisonniers de guerre au  Théâtre  des  VARIETES.

Le prestigieux LIDO, 78, avenue des Champs Elysées (8ème), que l'on compare au Bal TABARIN de Montmartre, est animé par les orchestres Maurice TOUBAS et Jean ALFARO.
Le journal La Gerbe écrira en juillet 1943 : « Pour notre part, nous ne connaissons pas à Paris un établissement plus agréable que le LIDO pour y faire ce que l'on appelle bizarrement un ‟dîner-spectacle. Bonne chère et jolie chair. Spirituel assaisonnement de part et d'autre. »

La Salle  PLEYEL  propose de nombreuses prestations de musiciens et formations de jazz :
Le 2 février : Django REINHARDT
Les 14 et 26 avril : Gala swing avec le JAZZ  de  PARIS, direction Alix COMBELLE
Le 10 mai : L'Orchestre Symphonique de Jazz Robert BERGMANN (70 exécutants), appelé aussi Jazz Symphonique  de  Paris. 
Le 12 juin : Le trompettiste Pierre  ALLIER et son orchestre.    
Le 14 juin : L'Orchestre Symphonique de Jazz dirigé par Robert BERGMANN, avec Suzanne STAPPEN. Au programme: Boléro de Django REINHARDT et Panorama américain de Daniele AMFITHEATROF.  
Le 14 septembre : Grand Gala Swing avec le JAZZ  de  PARIS d'Alix COMBELLE
Le 21 septembre à 17 H 30 : Grand Festival Swing avec toutes les vedettes du jazz français : Douze orchestres, quatre-vingt musiciens dont : Alix COMBELLE, Django REINHARDT, Gus VISEUR, Michel WARLOP, Pierre ALLIER, Guy PAQUINET, Hubert ROSTAING, Christian WAGNER, Noël CHIBOUST, André EKYAN, Alex RENARD, Aimé BARELLI, Sarane FERRET.  
  
Le 11 octobre : Raymond LEGRAND et son orchestre. Présentation de sa formation "swing" : « Jazz  Dixit ».   
« La formation réduite de Raymond LEGRAND  « Jazz  Dixit » a enregistré Saut d'une Heure (alias One O' Clock Jump) où Guy PAQUINET prend un de ses meilleurs solos sur disque. Cette formation comprend : Alex RENARD,  Al PIGUILEM (Trompettes), Guy PAQUINET (trombone), Roger FISBACH (Sax alto), Noël CHIBOUST (Sax ténor, Clarinette), Michel WARLOP (Violon), Willy KEN (Vibraphone), Louis GASTE (Guitare), Francis LUCA (Contrebasse), Armand MOLINETTI (Batterie). » 
Le 19 octobre : Gala "swing " avec Django REINHARDT et le Quintette du Hot Club de France.  
Le 16 novembre : Michel WARLOP et son orchestre. (dont font partie le harpiste Pierre SPIERS et Loulou GASTE)
Le 23 novembre : Django REINHARDT et le Quintette du Hot Club de France. 
Les 6 et 7 décembre : Concerts de l'Orchestre symphonique de jazz dirigé par Robert BERGMANN. Nombreux morceaux,  dont le ‟Swing Concerto”  de et par Michel WARLOP et des œuvres de Claude DEBUSSY, Maurice RAVEL, Yves CHARDON (Rhapsody in Swing) et Django REINHARDT.  
 « 5ème et 6ème concerts de Robert BERGMANN, le hardi musicien qui n'a pas craint d'innover une formule attrayante en fondant son Orchestre Symphonique de Jazz et poursuit son effort avec succès. Il aura notamment pour soliste Michel WARLOP  "Le PAGANINI du Jazz", violoniste et compositeur qui interprètera en 1ère audition son "swing concerto". » (La Semaine à Paris, en  novembre 1941)
Le 7 décembre : Sous la présidence de Mr Gus VISEUR, Horizons Swing présenteront à 11 H du matin : Les Espoirs du Rythme : Roger ETLANS et son ensemble swing, Howard VERNON et le Trio Swing de Paris "Lui, toi et moi" + des chanteurs de variétés dont Lisette Jambel (future compagne du guitariste Jean BONAL) 
Le 28 décembre : Tournoi des espoirs du jazz français. Le Hot Club de France présente les solistes du jazz français.  « Les prix vont à Eddie BARCLAY (Piano) et Arthur MOTTA (Batterie). Le vainqueur est le clarinettiste Claude ABADIE, avec le batteur Christian GARROS. »  (Michel Laplace)
  
Le  cabaret Le  PARNASSE, 9, rue Delambre (14ème) accueille le « formidable » orchestre de WILLY – CAB auquel succède le tout aussi « formidable » orchestre SALERNO avec l’accordéoniste Emile CARRARA et, à la rentrée : Emile CARRARA et son orchestre swing des Disques Pathé.

Le cabaret dancing Le  JOCKEY, 127, boulevard du Montparnasse (14ème) emploie tour à tour plusieurs orchestres, dont ceux de Valentin THEBAULT, de Georges PAILHORE (qui vous transporte dans toutes les Amériques, en passant par Belleville et Ménilmontant) et de MACEL.

Au théâtre du  CHATELET, Place du Châtelet (1er), on peut applaudir, en mars, les excellents jazzmen que sont : Gus VISEUR, Noël CHIBOUST, Alex RENARD et Hubert ROSTAING.

Le BŒUF  sur  le  TOIT est très actif. L’orchestre René VIAUD s’y produit en janvier. La Semaine à Paris annonce en avril qu’un : « amical déjeuner y a eu lieu, à l’occasion de la sortie en exclusivité du film : Trois valses. La chère fut exquise. Deux orchestres : le JAZZ de PARIS et l’orchestre Maurice TOUBAS ». En juin, le pianiste Clément DOUCET, longtemps partenaire de Jean WIENER, dans un duo fameux, fait sa rentrée et partage l’animation avec l’orchestre THIBAULT. En septembre, le propriétaire Louis Moysès informe par voie de presse ses amis « qu’il emmène son BŒUF sur un nouveau TOIT : 34, rue du Colisée (il était installé, depuis 1934 aux 43 bis / 45 rue Pierre 1er de Serbie) ». Ouverture le 16 septembre avec le pianiste Clément DOUCET. Ce dernier sera remplacé en novembre par Michel VALLET. On entendra aussi dans ce lieu jusqu’à la fin de l’année l’orchestre Francis ALONGI puis celui d’ALEX ( ?).
  
Le restaurant MAXIM’S, 3, rue Royale (8ème) emploie l’orchestre DELMON.

Au  PARIS  PLAGE, 20, avenue de Clichy (Impasse de la Défense) (18ème) : « Django REINHARDT et le Quintette du Hot Club de France font partie du programme varié de ce nouveau cabaret, aux côtés de l’orchestre de Marcel CAMBIER ‟ plus swing que le swing ” »  (La Semaine à Paris en septembre)

Des gangsters et des membres de la Gestapo fréquentent le cabaret : l’HEURE  BLEUE (Chez Roger Duchesne), 54, rue Pigalle (9ème), où se produisirent avant guerre la chanteuse américaine Ada SMITH et le trompettiste Bill COLEMAN. Les orchestres « swing » de Roger EDARD, Roger HEITE et Roger CONSTANT (le prénom serait-il déterminant pour être engagé ?) y sont successivement programmés et cèdent la place, en fin d’année à la formation du guitariste swing Lucien BELLIARD.

En cours d’année, la  BAGATELLE , 20, rue de Clichy (9ème), connu aussi sous le nom de CHATEAU BAGATELLE  et a succédé à l’adresse au FLORIDA et au MONTMARTRE, se prétend : « The most fashionable night club in Paris » et présente YONNEL et ses 12 tziganes. 

La Semaine à Paris, en avril, ne tarit pas d’éloges au sujet de l’orchestre du cabaret  MONSEIGNEUR, 94, rue dAmsterdam (9ème), sans toutefois en nommer le chef : « Ah ! l’orchestre. Une vingtaine de musiciens qui jouent tout et de tout : danses hongroises, valses de Vienne, swing ou classique. Un orchestre qui vit, qui vibre. La moindre note prend toute sa valeur et l’humour lui-même n’est pas absent au milieu de ces exécutants virtuoses. »

Le  grand orchestre du  Cinéma  NORMANDIE, dirigé par Jacques METEHEN, comprend des « pointures » dont le trompettiste Aimé BARELLI et le batteur Armand MOLINETTI. En attraction,  comme au MOULIN ROUGE (voir), sont présentées trois petites formations disposées sur des plateaux superposés : celles de Django REINHARDT et le Quintette du Hot Club de France, d’André EKYAN et de Gus VISEUR.
  
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La brasserie : La  CIGALE 124, Boulevard Rochechouart (18ème), située à proximité du théâtre éponyme, et qui deviendra le lieu de rendez-vous des amateurs de jazz, permet d’écouter  le trompettiste américain Harry COOPER, installé à Paris depuis 1930 et naturalisé français ainsi que Freddy JUMBO (originaire du Cameroun, ex colonie allemande) et le saxophoniste clarinettiste Robert MAVOUNZY.

Le cabaret  Le  BADINAGE  1, rue Balzac (8ème), présente des attractions et reçoit le Quintette KARREN ( ?). 

En entend un récital de Django REINHARDT avec le Quintette du Hot Club de France dans un music-hall : les FOLIES  BELLEVILLE, 8, rue de Belleville (20ème). Le JAZZ  de  PARIS, dirigé par Alix COMBELLE s’y serait produit également.

Le restaurant : Chez  LEDOYEN, Jardin des Champs Elysée (8ème), l’un des plus anciens de Paris – déjà, Ledoyen, traiteur, était célèbre en 1815 – dont l’enseigne a été modifiée provisoirement en : L’IMPERATRICE Chez  LEDOYEN, présente des dîners spectacles accompagnés d’abord par COSTIA et son orchestre puis, à partir de juillet, par l’orchestre Marcel BARBE. Les « thés » permettent d’entendre des musiciens de jazz de grande qualité comme, à partir du 12 avril : Django REINHARDT et le Quintette du Hot Club de France, en alternance avec l’ensemble de l’accordéoniste Gus VISEUR.  On y applaudira aussi le violoniste Michel WARLOP et son ensemble, en juillet, auxquels succédera, jusqu’en septembre, au moins, le JAZZ de PARIS, d’abord sous la direction d’Alix COMBELLE puis du batteur Jerry MENGO.

A partir de janvier et pour plusieurs mois, le cabaret : Chez  Jane  STICK engage Django REINHARDT et le Quintette du Hot Club de France. Gus VISEUR, « l’accordéoniste moderne » et son orchestre s’y produisent également. Le « Tout – Paris » se rue dans cet établissement jusque là peu fréquenté pour écouter le Quintette. 
« Pendant l’Occupation, Django et ses partenaires sont appréhendés, au petit matin, par une patrouille de gardiens de la paix alors qu’ils venaient de terminer leur travail dans la boîte de nuit tenue par Jane STICK. Conduits au « violon » de Saint Philippe du Roule, ils tuent le temps jusqu’à six heures du matin en régalant les pandores et leurs pensionnaires d’une jam-session qui figurera en bonne place dans les annales de la chronique parisienne des commissariats de police. » (Hervé Le Boterf : « La vie parisienne sous l’Occupation »)
A partir du 14 février, Alix  COMBELLE et son « jazz » sont à l’affiche de l’A.B.C. où, à compter du 15 mars, le saxophoniste dirige le JAZZ de PARIS. Django REINHARDT et le QUINTETTE  du  HOT  CLUB  de FRANCE sont à leur tour sur cette scène à partir du 31 octobre.

  
Le cabaret : Le  FLORENCE, connu avant guerre sous l'enseigne : Chez  FLORENCE, prénom de la chanteuse américaine Florence EMBRY JONES morte à New York en janvier 1932,  présente pendant le premier semestre l'orchestre ALTON.

Le  THEATRE  de  l' ETOILE, 35, avenue de Wagram  (17ème), ouvert le 14 mars 1928, avec ses 1200 places et dont l'enseigne initiale : FOLIES  WAGRAM est devenue : ETOILE en janvier 1936, se prétend : Le music-hall des temps modernes. Il présente en avril un spectacle accompagné par l'orchestre DYNAMIC de RAWSON et comprenant la chanteuse « réaliste » Fréhel et Johnny HESS qui interprète notamment son grand succès : « Je suis swing ». « Le  tour  du  monde  en  150 minutes », nouvelle production de Georgius, avec le JAZZ  de  PARIS sous la direction d'Alix COMBELLE est programmé en mai. 

L'orchestre BRAZIER - MICHOT (sans se consacrer au jazz, il inclut sans doute dans son répertoire quelques morceaux où l'influence de cette musique se fait sentir) est au cabaret - restaurant : Le  PONT - AVEN, 7, rue Sainte Anne (1er).

Dans le courant de l'année, Django REINHARDT et le Quintette du Hot Club se produisent à l'AVENUE, le Music - Hall des Champs Elysée où, en avril et mai, se succèderont pour accompagner le spectacle ou y participer, l'orchestre de Richard BLAREAU et l'orchestre cubain de BRAVO et Don BARETTO. Ensuite : « Une nouvelle baguette : ROGER ROGER enlève énergiquement l'orchestre qui accompagne le nouveau spectacle. », selon La Semaine de Paris de mai.

En mars, le « thé cocktail swing » de l'AIGLON, (ex  Swing  Club), 11, rue de Berri (8ème), est animé par le JAZZ de PARIS.  Cet établissement a été l'un des premiers à rouvrir au début de l'Occupation. Selon Fred ADISON (Dans ma vie y a d'la musique) : « Cabaret très en vogue (pendant la seconde guerre mondiale). Il y règne une curieuse ambiance et s'y côtoient les plus authentiques trafiquants du marché noir et les collaborateurs les plus arrogants. ». « L'AIGLON est aux Champs Elysées - où voudriez vous qu'il fût ? - le conservatoire de l'ambiance parisienne. On y oublie les rudes problèmes de l'heure présente, à moins que l'on vienne retrouver des souvenirs et des amis de l'avant-guerre. On s'y amuse avec discrétion en compagnie d'un portrait du Duc de Reichstadt. » (La vie à Paris sous l'Occupation - Gérard Walter) « Les adversaires de la Collaboration évitent l' AIGLON où les uniformes verts champignonnent. » (Hervé Le Boterf - La vie parisienne sous l'Occupation)

Le cabaret l'ARMORIAL, 14, rue de Magellan (8ème) accueille, en mars, le Jazz du Swing Club : « L'orchestre du Swing Club de l'ARMORIAL se dispute la palme avec les musiciens russes de GLADIREVSKY : valses rythmées, chants nostalgiques, danses syncopées, tendres mélodies de la plaine enneigée : cocktail parisien. »  (La Semaine à Paris)
  
Le 11 avril, BOBINO programme Alix COMBELLE et le JAZZ de PARIS.

L'AMIRAL 4, rue Arsène Houssaye (8ème) présente, d'avril à juillet, TESTERINI et son orchestre et, de septembre à la fin de l'année, les pianistes Léo DETEMPLE et Raymond WRASKOFF, lequel sera remplacé par Jean CHABAUD, et leur ensemble. Ce cabaret, comme d'autres du quartier des Champs Elysées où l'on cherche à retrouver l'ambiance du Paris d'avant-guerre, s'est adapté à la situation nouvelle et ne rechigne pas à accueillir nombre de clients, souvent en uniforme, venus d'Outre-Rhin.

Au Nouveau  CORSAIRE (ex VIKING), 14, rue Marignan (8ème), l'orchestre de Cortica BAJAC fait sa rentrée et les dîners-spectacle reprennent. On entend aussi la formation d'André LEZIN. Une clientèle nombreuse se presse dans l'établissement et peut se faire caricaturer en musique par Joë Bridge.

Le BAGDAD, 168, rue du Faubourg Saint Honoré (8ème), où ont lieu des thés - dansants, des dîners et des soupers avec spectacle et attractions est animé par trois orchestres, dont le JAZZ de PARIS sous la direction d'Alix COMBELLE.

Le « swing » est de la fête, comme avant la guerre, au NIGHT  CLUB  (Champs Elysées Night Club), 6, rue Arsène Houssaye (8ème), cabaret - dancing où l'on peut souper. « L'orchestre tsigane joue swing à vous donner des crises d'épilepsie … » (La Semaine à Paris, en mars) - « L'orchestre de ROSO, chants tsiganes, valses lentes, du swing, de la musique suave ou brutale toujours avec la même virtuosité et le même goût de la musique pour la musique. » (La Semaine à Paris, trois mois plus tard)
« Aux alentours de l'Etoile, le NIGHT  CLUB creuse à la proue d'une maison pendant la nuit son nid capitonné. Les murs, rose et or, enclosent précieusement une atmosphère tiède, le rayon du projecteur sent l'orange; le tintement de la glace dans les seaux meuble les brefs silences de l'orchestre et l'accent russe de SKARJINSKY replace le programme dans l'épaisseur ouatée des cabarets slaves. »  (La Gerbe 4/12/1941)
L'orchestre Jean ALFARO anime le Bal TABARIN, 34 / 36, rue Victor Massé (9ème). Cet établissement, disparu en juillet 1966, présente, début novembre : « Un gala où Johnny HESS approuvait l'ensemble swing de Georges EFFROSSE », selon La Semaine à Paris, en novembre.


Le  GRAND  JEU, 58, rue Pigalle (9ème), cabaret dancing ouvert depuis 1935, avait pour patron un nommé Lucien Fhurer ( !!!). Il employait des orchestres, dont ceux d'Homère TUERLINX et de Gabriel SIMON qui qualifiaient leurs musiciens de « virtuoses ».

En septembre se tient au  GRAND  PALAIS, (8ème), l'Exposition de la France Européenne. Au grand théâtre, jusqu'au 18 du mois, on peut applaudir Gus VISEUR et son ensemble swing.

Du 15 au 30 septembre, l'OLYMPIA, 28, Boulevard des Capucines (2ème), le music-hall dont l'origine remonte à la fin du 19ème siècle, accueille Django REINHARDT et le Quintette du Hot Club de France.

A partir du 31 octobre, le GIPSY' S, 20, rue Cujas (5ème), cabaret dancing avec soupers dansants, présente un nouveau spectacle : Paris  Swing, avec les débuts d'un orchestre « swing » (sans plus de précision).
  
Au  NOX (ancien dancing NOCTAMBULES), 9, rue Champollion (5ème) joue l’orchestre CANU, « mélodique, symphonique et swing ».

Le chef d’orchestre du CIRQUE  MEDRANO, 63, Boulevard Rochechouart (9ème), est Lionel CAZAUX.

On applaudit, CHEZ  CARRERE,  45 bis, rue Pierre Charron (8ème), Jean-Pierre DARIEL et son orchestre attractif. On peut aussi y apprécier le compositeur Alec SINIAVINE.
« Une fois traversé le coquet petit bar, l’on se trouve dans un vaste salon d’un bon goût très Vieille France. C’est une symphonie blanc et or ; l’éclairage est fort élégant : aux murs des appliques légèrement détachées, ce qui permet un éclairage indirect, et qui supportent pourtant d’harmonieuses bougies ; des plafonds descendent de riches lustres. Au fond, sur une petite estrade, l’un des meilleurs jeunes jazz actuels : Jean-Pierre DARIEL et ses Camarades. »  (Journal « Vedettes » de mars 1941)

En juillet, YONNEL et ses douze tsiganes jouent à la BAGATELLE, 20, rue de Clichy (9ème). Ce cabaret, également connu sous le nom de CHATEAU BAGATELLE, prétendait être, durant l’Occupation, le plus élégant et le plus grand de Paris : « The most fashionable night club of Paris » proclamait l’enseigne. Il avait ouvert ses portes en 1937 et avait accueilli avant la guerre des musiciens de jazz comme Serge GLYCKSON et son orchestre, Eddie BRUNNER ou Noël CHIBOUST. Il emploie cette année YONNEL et ses 12 tziganes.

La BOITE à SARDINES, 4, rue Balzac (8ème), bar, dîners, soupers, cabaret, dancing utilise les services de l’orchestre MESTRES.
Django REINHARDT et le Quintette du Hot Club de France font partie du programme varié

De juin à la fin de l’année, l’orchestre du CHANTILLY, 10, rue Fontaine (9ème), où se sont produits dans les Années 30 d’excellents jazzmen, est placé sous la direction de René CLOEREC qui s’illustrera comme compositeur de musiques de films. « L’orchestre CLOEREC prodigue jusqu’à l’aube toutes les mélodies que notre spleen a mises à la mode. » (La Semaine à Paris)

Pendant le dernier trimestre, les pianistes compositeurs Marcel VALLE et André GRASSI jouent au CAPRI.

COSTIA et ses Tsiganes jouent au cabaret SHEHERAZADE,  3, rue de Liège (9ème).

Le cabaret – dancing  PIGALL’ S  (VILLA  ROSA), 77, rue Pigalle – Place Pigalle (9ème), est animé par l’orchestre Christian FAURE, dont font partie, notamment, Jean LAPORTE, saxophoniste et futur chef d’orchestre et Charley BAZIN, l’accordéoniste.
  
En fin d’année, l’ancienne ABBAYE  de  THELEME, devenue : Le  CHAPITEAU, l’enseigne comportant également le nom de la propriétaire, la chanteuse BORDAS, emploie un orchestre dirigé, semble-t-il, par deux musiciens : Roger EDARD et BISOKI. Cet établissement présente des attractions de qualité, mais son animateur, le comique O’Dett, est diversement apprécié (le lieu s’est appelé également  CHEZ  O’DETT avant la guerre).

Django REINHARDT, avec le Quintette du Hot Club de France, commence le 31 octobre une série de prestations sur la scène de l’A.B.C.

Alain ROMANS se produit avec son orchestre au CIRO’S, et on y entend aussi les formations de Richard BLAREAU et de BARCAROLLA.

Au cinéma  MOULIN  ROUGE, 82, Boulevard de Clichy – Place Blanche (18ème), alors cinéma, est présenté (date non précisée) le film allemand : Eine nacht im mai, titre français : Fille d’Eve.
Sur scène : grande attraction : Quatre orchestres swing (pourquoi 4 ?) : Django REINHARDT et le Hot Club de France (comptent- ils pour deux ?), Gus VISEUR et André EKYAN.
Les mêmes formations sont programmées au cinéma NORMANDIE

Le cabaret CHEZ  ELLE, 16, rue Volney (2ème), où se produisent les chanteurs Lucienne BOYER et Jacques PILLS, a pour orchestre celui du saxophoniste de jazz Christian WAGNER : « L’orchestre de Christian WAGNER est excellent et passe avec beaucoup d’habileté du swing au tsigane, sans oublier les douces valses de Vienne. » (La Semaine à Paris)